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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 17:47

  

  
  Dans le nouveau film d'animation signé Pixar, WALL-E (sortie France prévue le 30 Juillet 2008 - Andrew Stanton), la Terre a été envahie par les déchets d’une humanité l’ayant quitté, et le dernier robot y poursuit dont de manière solitaire son devoir programmé de nettoyage des ordures. Jusqu’au jour où apparait une « robote » prénommée EVE.

 

 
 

 En regardant le premier poster teaser du film, outre le résumé de la mise en place initiale, on imagine assez vite un ancrage du récit très référencé, entre Science Fiction, Fantastique et Merveilleux (cf. chapitre sur l’importance du « motif texturant » lié à l’imaginaire :
http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_4__Reprises_et_detournements__laffiche_mise_en_abyme_partie_1-406967.html). Les étoiles, le regard levé vers le ciel et la solitude du personnage font écho à des histoires millénaires, dont Le Petit Prince (Saint Exupéry -1943 ; couverture très proche de l'affiche), Peter Pan (J. M. Barrie - 1911), E.T. (S. Spielberg - 1982) ou, pour rester chez Pixar, le personnage central du Monde de Nemo (A. Stanton - 2003) sont des emblèmes récentes (avec le sens profond du nom « nemo » en latin : « personne » ; le personnage ainsi prénommé mène par conséquent toujours une quête identitaire). Le visuel du teaser du  Monde de Nemo est relativement proche (teintes bleutées, personnage seul face à l'adversité, attrait du ciel lumineux) de celle de Wall-e, et ce n’est guère un hasard, même réalisateur oblige…





 
  WALL-E signifie Waste Allocation Load Lifter - Earth Class (Monte-charge alloué aux déchets - Classification terrestre) et sa ressemblance est indéniable avec le robot Johnny 5 du film Short Circuit (J. Badham - 1986) : le design réalisé par John Alvin y illustrait déjà la relecture du mythe de Frankenstein, puisqu’une création humaine acquérait subitement (par un court-circuit et la foudre conjugués donc…) une vie et une pensée autonomes, et cherchait dès lors à s émanciper du créateur avec plus ou moins de bonheur. Ce thème cher à la Science Fiction et aux mythologies humaines qu’elle recycle s’était déjà retrouvé récemment dans le I-Robot d’Alex Proyas en 2004 (adaptation du livre éponyme d’Isaac Asimov, paru en 1950) : Wall-e et I-robot sont à l’évidence des titres-reflets, jusque dans leur formulation.

 
 

 

 Une part intéressante de la conception artistique promotionnelle de Wall-E s’était retrouvée dans une série de cartes postales, publiée à la réunion du Comic-Con de San Diego en 2007 (manifestation internationale annuelle dédiée aux mondes des super-héros). Ces cartes postales présentaient un mélange de style rétro des années 1950 et 1960 (style dénommé "paléo ou rétro-futurisme"). Les posters-teasers internationaux suivants n'évoquèrent plus le rétro-futurisme de ces cartes postales, chose non surprenante dans la mesure où le look final du film ne semble pas être fondée sur ces influences, à la différence du style adopté par Pixar pour les Indestructibles (B. Bird - 2004).

 

 




 

 
  L’imaginaire, la recherche et la compréhension de l’autre, la différence et l’amour, thèmes profonds de Wall-e, sont enfin dévoilés (le 08 Avril 2008) sur une variation de la première affiche teaser (parue le 28 Septembre 2007), cœur  étoilé et nouvelle accroche à l’appui (« Y’a de l’amour dans l’air »). Visuel frappant qui rapproche définitivement Wall-E et E.T. dans la conception profonde du Cinéma pour leurs réalisateurs respectifs : celui-ci est véritablement un Art visionnaire permettant l’accès libre et enfantin à l’Imaginaire, via la re-création de mondes, de créatures et de trames mythologiques éternelles, et où la recherche de l’idéal doit toucher le cœur du spectateur. Si la mention "par les créateurs de..." est récurrente en publicité filmique, elle adopte ici son sens originel en ce que la vie est donnée/animée à une âme (le scénario et le montage) et un corps (le film imagé), pour l'amour de l'art. Vision que beaucoup jugent naïves (pour ne pas dire « édulcorée ») mais que le cinéma américain en général et celui issu des Studios Pixar en particulier transforme en chef d’œuvre jusqu’ici de manière insurpassable…



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commentaires

J
Bonsoir, étant passioné d'affiches de films ( collectioneur ) et étudiant en publicité graphisme, je faisait des recherches sur internet et je suis tombé sur votre site. J'ai commencé à le parcourir et je trouve vos analyses très justes et vraiment intéressantes. J'espère que vous contribuerez encore à ce splendide blog. <br /> <br /> Pour votre info, l'artiste qui réalise les affiches de Pixar style années 50 s'appelle Eric Tan<br /> <br /> Bonne soirée et encore bonne continuation sur votre blog. <br /> <br /> amicalement<br /> John
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P
<br /> Merci pour ces remarques et pour le complément d'informations. Très amicalement...<br /> <br /> <br />
G
J'ai eu la chance de voir WALL-E hier. C'est une pure merveille, un pamphlet contre la société de consommation et une fable de science-fiction qui rappelle les grandes heures de SILENT RUNNING. Un excellent Pixar !
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  • : Les affiches de films sont des papillons de la nuit du Cinéma : multicolores, éphémères et éternelles à la fois... Invitation, trace, mémoire d'un film ou d'un genre, l'affiche en tant qu'oeuvre visuelle ne saurait être démentie, mais comment la déchiffrer, qu'en saisir et que nous dit-elle finalement, à nous, spectateurs ?
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