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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 15:48
Chapitre 8 - Lecture d'affiches thématiques (partie 5)

 

9. Colorisation ?

 

  Depuis les origines du Cinéma, les moyens techniques d’impression (lithographie puis procédé offset dès les années 1950 en France) permirent l’impression d’affiches en couleurs. Tout le paradoxe consista donc pendant près d’un demi siècle à ce que l’affichiste fasse en couleur la promotion de films en noir et blanc, rompant ainsi à contrario l’une des règles d’or actuelle qui veuille que l’on ne puisse plus faire la promotion en noir et blanc d’un film en couleurs… sans laisser croire aux spectateurs que le film vanté est bel et bien lui aussi en noir et blanc !

 

  
 Les films récemment offerts dans les salles de cinéma en noir et blanc sont certes rares mais ils ont toujours existé : 
L’enfant sauvage (F. Truffaut - 1970), Le dernier combat (L. Besson - 1983), La liste de Schindler (S. Spielberg - 1993), La Haine (M. Kassovitz - 1995), Angel-A (L. Besson - 2005), Sin City (R.Rodriguez/F.Miller - 2005), Renaissance (C. Volckman - 2006) ou Persépolis (M. Satrapi/V. Paronnaud) en sont quelques exemples. Pour chacun de ses derniers, le choix des studios s’est naturellement porté sur un visuel en adéquation avec le contenu (souvent engagé) du propos du réalisateur.

 


 
  Dans le cas du
Dernier Combat, le design coréalisé par Pascal Guichard, Arno et Patrick Camboulive (photographe de plateau de Luc Besson) traduit la déchirure issue de la  lutte perpétuelle entre le Bien et le Mal, le titre lui-même dévoilant le côté négatif du conflit. Très souvent, la colorisation de l’affiche tire vers le sépia ou offre une touche de couleur en contrepoint du noir et du blanc : il demeure dans tous les cas relativement difficile pour le film de ne pas être catalogué comme appartenant aux genres policier ou fantastique, souvent connotés par un jeu d’associations de couleurs froides.

 
  Ainsi, les designs des affiches de films Fantastiques ou de thrillers tels que
Le cercle rouge (J.P. Melville - 1970), Le Parrain (F.F. Coppola - 1972),  Elephant Man (D. Lynch - 1980 ; film également en noir et blanc), Blow Out (B. De Palma - 1981), Blair Witch Project (D. Myrick - 1994), Scream (W. craven - 1996) Noces Funèbres
(T. Burton - 2005) sont toutes fondées sur ce jeu triangulaire entre le noir/bleu (nuit, mystère, peur), le blanc (surnaturel, mort) et le rouge (sang, passions diverses).

 

  On s’étonnera finalement plus de trouver des affiches en noir et blanc pour d’autres genres cinématographiques, tels que le biopic consacré à Ray Charles (Ray - T. Hackford - 2004) dont l’affiche fait ouvertement référence à celle de l’univers jazzy de Bird (C. Eastwood - 1988), ou plus simplement de voir surgir, comme dit plus haut, des designs en noir et blanc pour des films en couleurs dans des genres divers. Quelques exemples récents avec le remake du polar Get Carter (M. Hodges - 1971 et S.T. Kay - 2000), le western The Missing (R. Howard - 2003) ou la pré-affiche du biopic musical Walk the line (J. Mangold - 2005), qui revendiquent chacun la part sombre du destin de leurs différents personnages...

 

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  • : Les affiches de films sont des papillons de la nuit du Cinéma : multicolores, éphémères et éternelles à la fois... Invitation, trace, mémoire d'un film ou d'un genre, l'affiche en tant qu'oeuvre visuelle ne saurait être démentie, mais comment la déchiffrer, qu'en saisir et que nous dit-elle finalement, à nous, spectateurs ?
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