http://afp.google.com/article/ALeqM5iLIeymoAd9AI20hC-G6M9LC3pCmQ
En dépit d'une fin de vie peu glorieuse, il faut certainement rendre hommage à l'une des grandes figures d'Hollywood, Charlton Heston, disparu le 05 Avril 2008 à 84 ans ; récemment, un article en rapport avec Collège et Lycée au Cinéma revenait sur l'affiche du chef d'oeuvre qu'est La Planète des Singes (1968)
http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/categorie-10379734.html
http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_2__Sexe_mensonge_et_publicite_partie_5-396137.html
http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_5__Les_genres_a_laffiche__stereotypes_et_nouveautes_partie_3-410909.html
On citera de nouveau ici Sous le plus grand chapiteau du monde et Les Dix Commandements (C. B. de Mille - 1952 et 1959), La soif du mal (O. Welles - 1958), Le Cid (A Mann - 1961), Les 55 jours de Pékin (A. Marton - 1963), Major Dundee (S. Peckinpah - 1965), Khartoum (B. Dearden - 1966), Le survivant (B. Segal - 1970), Tremblement de terre (M. Robson - 1974), Soleil vert (R. Fleisher - 1974) et évidemment dans un autre degré Bowling for Columbine (M. Moore - 2002).
Heston fut l'un des plus grands acteurs des années 1950-1970 mais l'on est frappé de voir combien ses rôles et les affiches de ses films traduisent un effet générationnel lié au pessimisme social, politique et économique d'un monde occidental plongé dans la Guerre Froide. Tragédie de la guerre, destin du héros brisé par les évènements, les lieux et le défilement du temps, violence et destruction inhérente à l'Humanité, remise en question religieuse et philosophique, combat inutile ou perdu d'avance... Heston, de fait, aura souvent incarné un héros cynique et malmené par son entourage, peu enclin à aimer véritablement son prochain mais paradoxalement prêt à défendre son territoire et sa famille coûte que coûte, dans la lignée de l'idéal du western pionnier américain.
Entre grand spectacle et genre engagé, la filmographie de Charlton Heston traduit un combat permanent mis à l'affiche : le visage crispé, l'arme à la main ou contraint de fuir, Heston est humain avant d'être héroïque. Il est un survivant dans un contexte où l'espoir est rare et l'aide inexistante, et l'on peut comprendre (sans la tolérer ni l'accepter pour autant), dès lors, que son implication dans la National Rifle Association ait été aussi forte de 1998 à 2003. En brandissant une carabine antique, Heston défendait encore une vision forgée par trente années de cinéma...
Très graphiques et détaillées, selon la mode des années 1960 et 1970, les affiches des films de C. Heston sont réalisées par des artistes propres à chaque studio : Franck Mac Ginnis pour Khartoum (designs : Grande évasion, Douze salopards, Opération Tonnerre, On ne vit que deux fois), John Solie pour Soleil vert (design : Piranha, inspiré des Dents de la mer) ou Joseph Smith pour Ben Hur et Tremblement de terre, aux visuels très proches (voir chapitre 5, sur le logo-titrage). D'autres affiches furent redessinées pour la ressortie du film, comme celle des Dix Commandements, successivement "relookée" en 1966, 1972 et 1989.