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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:09

  Disparu le 26 Mai 2008,  personnalité emblématique de l’Amérique des années 1970, Sydney Pollack (1934-2008 ; voir sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sydney_Pollack) débute au cinéma en réalisant en 1965 Trente Minute de sursis, après avoir fait quelques apparitions en tant qu’acteur. Sa rencontre avec Robert Redford puis Burt Lancaster entame une longue série de films de plus en plus aboutis, entre Western, Drame et Guerre, dont le point d’orgue est probablement le duo remarqué On achève bien les chevaux (1970) et Jérémiah Johnson (1972). Si une thématique parcourt l’œuvre du réalisateur, c’est bien celle du respect des libertés humaines fondamentales, que ce soit face à la Nature sauvage et à la société Victorienne (Out of Africa - 1985), aux Médias (Tootsie - 1982), au pouvoir de l’administration américaine (Nos plus belles années (1973), Les trois jours du Condor (1975), Absence de malice (1982), L’ombre d’un soupçon (1999), l’Interprète (2005)) ou encore la Mafia (La Firme - 1993).  Thématique qu’il aborde du reste relativement tôt dans sa carrière, en réalisant dès 1964 un épisode la série TV Le Fugitif.

 












 
Dans la mesure où l’affichage publicitaire dépend essentiellement des Studios hollywoodiens et de leurs artistes affiliés, on n’affirmera pas ici que toutes les affiches des œuvres de Sydney Pollack représentent SA propre lecture de l’histoire. Néanmoins, force est de constater, en rapport avec la thématique évoquée, que l’on  dénombre aisément quantité d’éléments qui s’y réfèrent : silhouette en fuite, visages inquiets, lunettes noires et look d’agents gouvernementaux, grands espaces et symboles américains.

  

 




  Largement diffusé en 1985, le splendide visuel d’Out of Africa est malheureusement totalement surchargé dans sa transposition française par l’inutile traduction du titre, par une mention « d’après une histoire vécue» malhabile et par le sur-positionnement des nominations aux Oscars. On constatera à l’évidence la retouche visuelle qui transforme un paysage verdoyant, propre aux grandes passions, en un paysage rougeoyant au soleil couchant, digne d’une carte postale ou de la couverture d’un roman « à l’eau de rose », et que l’on traduira comme étant (enfin…) une savane africaine.

 




 
 
 Egalement très connue, l’affiche de Tootsie, dont la longue accroche explique sans doute trop d’éléments, a au moins le mérite d’illustrer et de dynamiter discrètement à la fois le fameux rêve américain. En prenant le rouge et le blanc du drapeau américain comme symboles du star system médiatique, l’affiche fait certainement doublement mouche, à la fois en critiquant au mieux le côté superficiel (strass et paillettes) du jeu des apparences,  et inversement en renforçant la valeur du jeu exercé par un interprète espiègle et dissimulateur (voir, sur le même mode, Mrs. Doubtfire de C. Colombus en 1993). Soit une réflexion sur le rôle du personnage central, animateur et électron rarement totalement libre de ses mouvements, qui reflète symboliquement la face duelle (ombre et lumière) d’un pays où la condition humaine n’est parfois pas loin de l’absurdité : on lira par conséquent l’affiche de Tootsie comme le reflet illuminé et coloré du visuel d’On achève bien les chevaux : la boule à facettes s’y fait  Epée de Damoclès et « les personnes sont le spectacle ultime », signant ainsi l’avènement de la télé- réalité et de ses dérives…

 

 

 Sydney Pollack, producteur, réalisateur et acteur, aura vécu et perçu l’avènement de l’Image, le culte du succès et la puissance des médias. Son Cinéma en était le témoin et l’interprète privilégié.

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